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Maîtrise de sa surface d’Attaque (attack surface management)
Les menaces cyber deviennent de plus en plus sophistiquées, c’est indéniable. Pour toute organisation qui se préoccupe de sa sécurité, comprendre et gérer sa surface d’attaque est une des bases du renforcement de ses défenses.
Et comme le veut l’adage, la meilleure défense reste l’attaque. Une protection efficace s’appuie donc avant tout sur une visibilité complète et une gestion proactive de sa cybersécurité.
En résumé :
🔍 Maîtrise de sa surface d’attaque (ASM) : identifier et gérer les vulnérabilités pour protéger vos systèmes et données.
📜 Exploration détaillée : analysez les surfaces d’attaque externes, internes, logicielles et humaines pour cartographier l’ensemble de vos systèmes.
🔄 Outils et méthodes : utilisez scanners de vulnérabilités et tests d’intrusion (pentests) pour une sécurité continue et réaliste.
Qu’est-ce qu’on entend par gestion de la surface d’attaque ?
La surface d’attaque, c’est l’ensemble des portes d’entrée potentielles qu’un attaquant pourrait exploiter. Dans les faits, ces brèches de sécurité peuvent être utilisées pour compromettre vos systèmes, vos réseaux, vos applications ou vos données.
En clair, c’est la somme de toutes vos vulnérabilités exposées, qu’elles soient connues ou non. Le management de la surface d’attaque (ou attack surface management) est donc le principe de gestion de cette surface afin de vous protéger des cyberattaques.
Prendre conscience de sa surface d’attaque
Imaginez une forteresse : votre surface d’attaque serait toutes les portes, fenêtres, souterrains ou brèches qu’un assaillant pourrait emprunter. Plus cette surface est vaste et méconnue, plus votre entreprise est exposée aux risques d’une attaque réussie.
La gestion de la surface d’attaque (Attack Surface Management ou ASM) joue un rôle important dans votre cybersécurité. Elle vous donne une vision complète de votre exposition aux menaces. Sans ce suivi permanent, vous évoluez sans visibilité et risquez de laisser, à votre insu, des accès ouverts aux pirates informatiques. L’ASM constitue donc un élément clé pour développer une cybersécurité robuste et anticipative.
Exploration de votre surface d’attaque
Votre surface d’attaque n’est pas un bloc monolithique. Elle est aussi complexe que votre infrastructure. Elle se divise en plusieurs catégories distinctes, chacune nécessitant une approche spécifique :
Surface d’attaque externe : la porte d’entrée sur le monde
C’est la partie de votre réseau et de vos applications directement accessible depuis Internet. C’est le premier point de contact pour les attaquants cherchant à s’introduire.
Ce que peut comprendre la surface d’attaque externe : vos serveurs web, services de messagerie (SMTP), passerelles VPN, plateformes cloud publiques (IaaS, PaaS, SaaS), interfaces d’API exposées, et tout point d’accès public à votre organisation (sites e-commerce, portails clients, etc.)
Pour vous aider à comprendre, voici concrètement quelques exemples de vulnérabilités pouvant être trouvées à ce niveau-là :
- Un serveur web avec une version de CMS (Content Management System) obsolète, exposant des vulnérabilités connues du public.
- Un port RDP (Remote Desktop Protocol) ouvert sur un serveur exposé à Internet, sans MFA (Multi-Factor Authentication), invitant aux attaques par force brute.
- Des informations sensibles (comme des identifiants API ou des noms d’utilisateur) accidentellement exposées dans le code source d’une application web accessible publiquement.
Surface d’attaque interne : les faiblesses derrière le périmètre
Une fois la première ligne de défense franchie, l’attaquant cherche les failles au sein de votre réseau et de vos systèmes internes. Cette surface est souvent sous-estimée.
Ce que peut comprendre la surface d’attaque interne : postes de travail mal configurés, ressources partagées non sécurisées (ex: partages SMB sans authentification forte), équipements IoT (Internet des Objets) connectés au réseau de l’entreprise, applications métiers obsolètes, et même des politiques de mots de passe faibles au sein du réseau local.
Voici des exemples de failles de sécurité trouvées au sein d’une surface d’attaque interne :
- Un poste de travail non patché sur le réseau interne, permettant à un malware de se propager après une infection initiale (par phishing par exemple).
- Des partages de fichiers sur un serveur interne accessibles à tous les employés sans restriction, permettant la lecture ou la modification de données sensibles.
- Un équipement réseau (routeur, switch) avec des identifiants par défaut, facilement exploitable une fois l’attaquant sur le réseau interne.
Surface d’attaque du code et des logiciels : les failles dans vos logiciels
Les logiciels que vous développez en interne ou ceux que vous utilisez (logiciels tiers, bibliothèques open source) peuvent contenir des failles. C’est pourquoi il est important que la sécurité soit intégrée dès la conception ou l’implémentation de logiciels.
Ce que peut comprendre la surface d’attaque au niveau des logiciels : des bugs dans le code source, dépendances logicielles non mises à jour, erreurs de conception, mauvaise gestion des erreurs ou des entrées utilisateur.
Exemples concrets de vulnérabilités :
- Une librairie JavaScript obsolète utilisée dans votre application métier, présentant une vulnérabilité connue et non patchée, permettant à un attaquant d’exécuter du code malveillant côté client.
- Un bug dans le code qui permet une injection de commandes SQL non filtrées, compromettant la base de données sous-jacente.
Surface d’attaque humaine (Ingénierie Sociale) : le maillon le plus souvent ciblé
Le facteur humain reste la plus grande vulnérabilité. Les erreurs, le manque de sensibilisation ou les pratiques non sécurisées de vos collaborateurs peuvent créer des brèches de sécurité.
Ce que peut comprendre la surface d’attaque au niveau des personnes : Erreurs d’utilisateurs, manque de sensibilisation à la sécurité, pratiques non sécurisées (mots de passe réutilisés, divulgation d’informations sensibles).
Cette surface d’attaque peut vous exposer aux risques suivants :
- Un employé cliquant sur un lien malveillant dans un e-mail de phishing, permettant l’installation d’un ransomware sur son poste de travail et la propagation sur le réseau.
- Un administrateur divulguant ses identifiants suite à un appel frauduleux d’un prétendu support technique (“arnaque au support”).
Comment évaluer et réduire son exposition grâce au principe d’Attack Surface Management ?
Évaluer votre surface d’attaque actuelle et la réduire est un investissement indispensable pour la protection de votre organisation. Voici une approche méthodique et les outils clés :
Évaluer pour établir les fondations de son attack surface management
Faites d’abord un inventaire complet de vos actifs. Impossible de protéger ce que vous ignorez ! Établissez une liste exhaustive et actualisée de tous vos actifs numériques : serveurs, ordinateurs, appareils mobiles, équipements réseau, applications, bases de données et comptes utilisateurs. Vous pouvez utiliser un CMDB (Configuration Management Database) ou des outils de découverte réseau pour recenser chaque appareil connecté à votre réseau.
- Cartographie réseau : utilisez des outils comme Nmap pour identifier les ports ouverts, les services en cours d’exécution et les appareils connectés sur vos réseaux internes et externes. Cela permet de visualiser votre topologie et les interconnexions.
- Analyse des configurations : vérifiez les configurations de vos systèmes d’exploitation, applications, firewalls et équipements réseau. Une mauvaise configuration est une faille courante.
- Évaluation des services exposés : identifiez spécifiquement tous les services accessibles depuis Internet (Web, FTP, SSH, RDP, etc.). Déterminez si leur exposition est légitime et sécurisée, en minimisant leur visibilité au strict nécessaire.
Réduire sa surface d’attaque
Pour commencer, vous pouvez adopter le principe du moindre privilège (Minimisation des privilèges). En effet, les utilisateurs et les systèmes ne devraient avoir accès qu’aux ressources strictement nécessaires à leurs fonctions.
Exemple : pour un employé du service commercial, limiter l’accès aux dossiers financiers. Appliquer un contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC).
Ensuite, vous pouvez supprimer les services inutiles : désactivez ou supprimez tous les services, applications et ports qui ne sont pas absolument essentiels à votre activité. Moins il y a de portes, moins il y a d’entrées potentielles.
Exemple : Fermer le port Telnet (non sécurisé) sur les équipements réseau et le remplacer par SSH sécurisé. Désinstaller les logiciels inutilisés sur les postes de travail.
D’autres exemples peuvent être mentionnés pour réduire son exposition :
- Appliquez systématiquement et rapidement les mises à jour et les correctifs de sécurité pour tous vos systèmes, applications et équipements.
- Divisez votre réseau en segments isolés. Si une partie est compromise, l’attaquant aura plus de difficulté à se déplacer vers d’autres segments critiques. Mettez en place des firewalls entre ces segments.
- Configurez vos systèmes et applications pour qu’ils soient les plus sécurisés possible. Cela implique de désactiver les fonctionnalités superflues et d’appliquer les recommandations de sécurité des éditeurs.
- Implémentez des politiques de mots de passe forts, l’authentification multi-facteurs (MFA) et un système de gestion des identités et des accès (IAM).
- La surface d’attaque est dynamique. De nouvelles applications sont déployées, des changements de configuration sont effectués, de nouvelles menaces émergent. Des solutions d’EASM (External Attack Surface Management) sont des outils précieux pour maintenir une visibilité à jour sur votre empreinte externe.
Des outils et pratiques pour la réduire
L’adoption de solutions de gestion de la surface d’attaque (ASM) n’est pas un coût, mais un investissement stratégique. Elles vous offrent une visibilité que l’humain seul ne peut atteindre, et une capacité de réaction bien plus rapide.
Scanners de vulnérabilités
Les outils automatisés identifient les failles connues sur vos réseaux et applications en les comparant à des bases de données de vulnérabilités. Ils détectent rapidement les erreurs de configuration et les logiciels obsolètes, faisant gagner un temps précieux aux équipes sécurité.
Malheureusement, les scanners seuls ne peuvent imiter un cyberattaquant, qui adopte souvent une approche plus offensive et découvre des failles en combinant plusieurs données. C’est pourquoi les tests manuels doivent être réalisés en complément.
Le test d’intrusion
Le pentest est la parfaite combinaison entre des outils manuels et automatisées. C’est l’expertise d’Intuity. Pour prendre notre exemple, on se contentent pas de détecter des failles. Ils simulent des attaques réelles pour identifier les chemins d’exploitation et les vulnérabilités les plus critiques.
Le pentest permet une validation réaliste de votre posture de sécurité, identification des risques prioritaires, et preuves concrètes de l’exploitabilité des failles. C’est une évaluation pratique de votre exposition réelle.
Prenons un exemple d’un pentest mené par Intuity :
Nous avons pu mettre en évidence qu’une simple erreur de configuration sur un serveur web peut mener à un accès total à vos données clients mais également relevés plusieurs failles classés en prenons en compte les catégories OWASP. Cela a permis au client de prendre conscient de ses failles et de l’aider à les corriger.
FAQ
Qu'est-ce qui rend ma surface d'attaque difficile à gérer ?
La difficulté provient principalement de la complexité croissante des systèmes informatiques modernes et de leur hétérogénéité. L’adoption rapide du cloud, l’Internet des Objets (IoT), la multiplication des applications et des services tiers (SaaS, API) augmentent considérablement le nombre de points d’entrée potentiels. Cette diversification crée une surface d’attaque vaste et en constante évolution, difficile à maîtriser sans des outils et des méthodes adaptés. De plus, le “Shadow IT” (équipements ou services utilisés sans l’approbation du service informatique) peut créer des angles morts importants, non inventoriés et donc non protégés, augmentant les risques.
Comment les pentests d'Intuity contribuent-ils concrètement à la gestion de la surface d'attaque ?
Nos pentests (ou tests d’intrusion) sont des attaques simulées et ciblées, menées par nos experts en cybersécurité. Contrairement aux scanners automatisés qui identifient des failles connues à partir de bases de données, nos pentests vont beaucoup plus loin. Nous tentons d’exploiter activement les vulnérabilités pour démontrer leur impact réel sur votre organisation et les chemins d’accès qu’un attaquant pourrait emprunter. Cela inclut la recherche de configurations faibles, de failles logiques spécifiques à vos applications, ou la construction de chaînes d’exploitation complexes combinant plusieurs failles. Ce processus offre une évaluation pratique et approfondie de votre surface d’attaque, identifiant les risques les plus critiques et fournissant des recommandations concrètes et priorisées pour les réduire efficacement. C’est une vérification par la preuve.
La gestion de la surface d'attaque est-elle un processus ponctuel ou continu ? Pourquoi ?
La gestion de la surface d’attaque est un processus intrinsèquement continu et non un événement ponctuel. Pourquoi ? Car votre environnement numérique évolue constamment. De nouvelles applications sont déployées, des changements de configuration sont effectués, des équipements sont ajoutés, de nouvelles fonctionnalités sont intégrées, et surtout, de nouvelles menaces et vulnérabilités apparaissent presque quotidiennement. Une surveillance, une évaluation et une remédiation régulières et continues sont donc absolument essentielles pour maintenir un niveau de protection optimal et garantir votre conformité aux meilleures pratiques de cybersécurité. C’est un cycle d’amélioration continue, nécessitant une veille technologique et sécuritaire constante.
Quelle est la différence fondamentale entre un scan de vulnérabilité et un pentest ?
Un scan de vulnérabilité est un balayage automatisé. Il utilise une base de données de signatures pour identifier les failles connues et les mauvaises configurations sur vos réseaux et applications. Il fournit une liste de potentielles vulnérabilités, comme une radiographie. Un pentest (test d’intrusion), en revanche, est une attaque simulée, souvent manuelle et plus approfondie, menée par un expert en éthique. Le pentester va au-delà de la simple détection : il tente activement d’exploiter les failles découvertes (par un scan ou d’autres méthodes) pour évaluer leur impact réel. Il démontre la capacité d’un attaquant à accéder à des systèmes critiques ou à des données sensibles. Le pentest offre une vision beaucoup plus précise et contextuelle de la résilience de votre organisation face à une attaque réelle, ce qui est crucial pour prioriser les efforts de protection. C’est une preuve par l’action.
Quels sont les différentes types d'audits ?
Parmi les différents types d’audit de sécurité informatique, on retrouve l’audit technique, l’audit organisationnel ainsi que l’audit de certification.